top of page

Sortie Patrimoine à Fromentel le 22 Octobre 2017

FROMENTEL

L'origine du mot « fromentel » remonte sûrement au latin « frumentalia » les fruits de la terre, qui donnera aussi le mot « froment », blé . On a oublié, déjà au Moyen-Age, cette origine et certains noms de lieux ont évolué en Frémentel, Froid-Manteau, avec référence au climat ou micro-climat du lieu. Ce nom de lieu existe dans toute la France, et a été exporté en Angleterre au XIIè (« Freemantle »)

Nous garderons donc l'idée d'origine d'une bonne terre à blé.

La théorie des lignes de solstices développée par Graham ROBB fait passer dans notre région la 3è ligne des solstices, celle qui passe non loin des sites fortifiés de MENIL JEAN, LA COURBE Haut du Chateau, LA COURBE église.

(Voir l'article dans le blog de VOE du 5 février 2016 : « Une nouvelle vision du monde celtique »)

Elle passe aussi à FROMENTEL et TRUN, deux nœuds de communication importants dans l'Antiquité, et qui le sont restés à travers les siècles jusqu'à aujourd'hui : en 1866 est ouverte la voie de chemin de fer Paris-Granville, avec arrêt aux Yveteaux ; en 201...une sortie vers Fromentel est prévue sur la voie rapide Argentan-Flers.

L'axe de communication NORD-SUD est une ancienne voie gauloise, réutilisée par les romains, qui reliait LISIEUX à JUBLAINS par MAISON ROUGE , HABLOVILLE, le PONT ECREPIN, FROMENTEL , CARROUGES ; plus tard aussi VIEUX, FALAISE, le PONT ECREPIN.

LISIEUX était la capitale des Gaulois Lexovii, VIEUX celle des GauloisViducasses, JUBLAINS celle des Gaulois Diablinthes Cénomans. (Chez nous c'étaient les SAGIENS, un peuple que César aimait bien car ils ne faisaient pas d'histoires).

La route actuelle D909 vers Putanges, a été construite vers 1860. L'ancienne voie est aujourd'hui le chemin qui passe par LA FRESNAYE AU SAUVAGE, après avoir passé le péage du Pont Oger, pour rejoindre par les Monts de Maine, le PONT ECREPIN .

L'axe EST-OUEST est l'un de ceux menant de PARIS vers la Bretagne.

Jusqu'au XVè siècle on l'appelle « le Chemin du Comte » (comte d'Alençon). Il passait, venant d'ARGENTAN, par le marais de St-Martin, GOULET, SERANS, BATILLY, FROMENTEL, BRIOUZE . Il était souvent submergé : on l'a abandonné.

Sur la carte de Cassini au XVIIIè siècle cet axe est indiqué comme « Chemin de Briouze », passant par ECOUCHE, TREIZE SAINTS, BATILLY . C'est la grande époque du développement routier en France. L'ingénieur de la Généralité d'Alençon, Perronet, fait en 1743 un état des lieux des routes.

Il existe, dans la direction de la Bretagne,

les Grandes Routes Royales : (Paris-Caen- Carentan-Avranches-Rennes),

(Paris-Verneuil-Mortagne-Alençon-Rennes)

les Routes Royales : Paris-Verneuil-L'Aigle-Argentan-Briouze-Domfront-Saint-Malo

les Grands Chemins : entre les villes de province

Celle qui nous concerne est danc la route royale vers la Basse Bretagne, appelée Route Paris/Saint-Malo. (en Bretagne, et non St-Malo-au-Houlme !)

Lorsque Perronet examine, en 1743 l'état des routes et estime le coût des réparations, il ne considère sur l'axe Paris/St-Malo que la partie Paris/Argentan, « seulement utile pour conduire au Haras du Roi , Argentan et Falaise , parce que la partie de route de Saint-Malo au-delà d'Argentan...étant en plus grande partie impraticable l'hiver...il est préférable d'employer les routes de Caën et du Mans qui sont très fréquentées et fort avancées. »

Même après la rectification de la route en 1788, elle ne sera pas une route postale avec des relais pour chevaux. En 1841 encore le Conseil Général de l'Orne demande l'établissement d'une malle-poste entre Paris et Brest par Argentan, Briouze et Saint-Hilaire-du-Harcouët. « Elle abrégerait considérablement la distance qui sépare la capitale de son principal port militaire et faciliterait les communications entre Paris et une grande partie de la Normandie. »

Mais c'est trop tard : le chemin de fer est apparu . La ligne paris-Granville, secteur d'Argentan-Flers est construite en 1866. Le dernier relais de poste à chevaux en France ferme en 1872. Beaucoup sont transformés en hôtels ou auberges.

Notre route, celle de 1788, s'appelle au XIXè « la route Paris-Granville », comme la ligne de chemin de fer. La vieille voie aujourd'hui encore est limite communale entre Les Yveteaux et La Fresnaye-au-Sauvage.

LE BATIMENT DE L'OCTROI

Face à l'ancienne ferme de l'Auberge qui est située sur la commune des Yveteaux, de l'autre côté de l'ancienne route route royale, donc sur la commune de La Fresnaye-au-Sauvage, se trouve un petit bâtiment appelé l'Octroi.

Il y aurait eu un péage à cet endroit ? L'angle donnant sur le carrefour est amorti, arrondi, comme on faisait dans les carrefours des villes, pour faciliter la circulation.

En pénétrant à l'intérieur, on trouve trace d'une ancien fournil :

ici

gueule du four

vers l'extérieur

du fournil.

(le four lui-même

a disparu. ici

l'intérieur

du fournil

avec l'évacuation

Même technique de construction que

les cheminées de l'ancienne hostellerie publicité gratuite

(hotte, traverse, console, linteau à crossettes)

mais pas de piédroits : c'est un faux-manteau.

D'après les témoignages, c'était un four collectif. Peut-être faisant partie de l'hostellerie, donc propriété du Sr des Authieux, et ancien four banal ?

Pour d'autres personnes c'était la prison. La prison de l'hôtellerie, où les messagers royaux pouvaient enfermer pour la nuit les prisonniers qu'ils conduisaient ?

D'autres témoignages disent que c'étaient effectivement une prison, mais durant la Seconde Guerre Mondiale, une prison militaire allemande. Un prisonnier y serait même décédé.

Peut être était-ce tout cela à la fois, à des périodes différentes.

LA CROIX DE PÈLERIN

les deux voies importantes qui se croisent à Fromentel sont aussi des grandes voies de pélerinage,

du NORD au SUD vers Saint-Jacques-de-Compostelle, de l'EST à l'OUEST vers le Mont-Saint-Michel.

C'est par un édit de 1607 que le roi ordonne de placer aux croisements des routes royales des indications de direction, sous forme de poteaux, de pyramides, de croix. Ces dernières seront interprétées comme des signes religieux.

Celle de fromentel est clairement identifiée comme croix de pélerinage avec sur le fût, le personnage et son bâton de marche, son bourdon. Il tient peut-être une besace dans sa main, et au-dessus de lui on devine un autre vestige de sculpture, malheureusement illisible.

Cette croix aussi a pérégriné : son emplacement d'origine était le long de l'ancien chemin de Carrouges (A), aujourd'hui disparu, mais dont on voit l'embranchement en patte d'oie sur la route de La Ferté, en face de l'ancienne hostellerie.

Lors du remembrement, ce chemin était appelé à disparaître. Pour éviter que la croix ne soit agrégée à un domaine privé, FrançoisDELANGE, le locataire de la ferme de l'Auberge, l'ancienne hostellerie, a déplacé la croix, avec l'aide de Jacques CABANNES, pour la placer sur le domaine public, le long de la route de la Ferté (B)

C'est en 2015, à l'occasion du départ d'un pèlerin d'un genre particulier pour Compostelle, que la croix a été placé au centre de Fromentel, au carrefour des anciens chemins. (C)

(Ce pèlerin était âgé de 80 ans et comptait faire le voyage aller-retour à pied.)

FROMENTEL EN AOUT 1944

Durant la bataille de Normandie, le rôle de carrefour de Fromentel ne s'est pas démenti : 3 armées se sont rencontrées dans le secteur : les Anglais venant de l'OUEST et NORD-OUEST, les Américains du SUD-OUEST et SUD-EST, et les Allemands luttant avec acharnement pour ne pas être pris dans le sandwich de Fromentel.

bottom of page